lundi 24 mars 2014

La peur fonctionne.

Qui aurait cru que le PQ s'enfoncerait si profondément dans ses délires populistes basés sur la peur, de manière à faire passer même les libéraux pour des gens responsables et modérés. Malgré tout le narcissisme de Legault, il n'y a pas moyen de voir autre chose actuellement que les gueules ahuries des péquistes, qui hurlent de manière continue et qui, on l'espère, vont finir par manquer de voix.

Des partis aux programmes ou du moins au pratiques difficiles à distinguer finissent par sembler s'opposer sur tous les sujets. En fait la seule substance de leurs débats, qui ne soit pas purement de la démagogie, se trouve être basée sur des désaccords comptables.

Le PQ a tenté d'utiliser la charte pour faire gonfler le nombre de ses partisan-e-s, en tentant d'instrumentaliser la terreur des bon-ne-s petit-e-s bourgeois-es et en leur vendant un projet aussi inutile et vide que liberticide. Cela a fonctionné un temps.

Mais PKP, qu'on accueillait comme un héros national-révolutionnaire il y a deux semaines, se révèle être le meilleur allié des libéraux. Le PQ a pris un risque énorme: il a simultanément fait croire à la gauche indépendantiste que PKP leur amènerait un pays tout en essayant de faire gober au reste de la population qu'il n'y aurait pas de référendum. Le mensonge et la vérité auraient pu se côtoyer sereinement: prononcez le mot "Nation" et il y aura toujours une foule d'exalté-e-s, prêt-e-s à se prosterner devant n'importe quel champion, qui viendra se masser devant vous, et qui refusera de voir la vérité. Pas besoin de nourrir ce monde-là avec autre chose qu'une vague promesse. Quant aux autres, illes ont souvent les idées indécrottables. Amenez-leur n'importe quel argument rationnel et preuve incontestable, illes resteront religieusement sur leur première idée.

Mais le PQ a parlé trop fort. Maintenant Couillard n'a plus qu'à surfer sur cette vague, en disant «référendum» deux fois par phrase. Le mensonge a joué contre le PQ. Une partie de la gauche ne l'a pas cru. Les fédéralistes apeuré-e-s, eux, l'ont cru. Marois aura beau leur promettre et leur assurer qu'il n'y aura pas de référendum, le mal est déjà fait, illes s'attendent à la fin du monde.

La population québécoise montre sa vraie nature. Surtout depuis 2012, même si ce n'est pas particulièrement nouveau. Elle a la chienne. Elle tremble, elle ignore et elle hait. Cette élection ne se joue que sur la terreur, dont le PQ tente maintenant de reprendre le contrôle en accusant les étudiant-e-s ontarien-ne-s de voler l'élection et en tentant de remettre l'accent sur la charte.

La peur fonctionne. Tout fait peur. Envisager un désagrément mineur nous effraie. Et tout ce qui ressent un vague confort a peur, par chez-nous. Même les vieux et vieilles ont peur: jamais illes ne mettraient en jeu ne serait-ce que les deux petites années qui leur reste à vivre. Nous sommes bien enterré-e-s dans nos terriers. C'est comme ça qu'on a évité le pire de la crise économique, non? En se cachant et en attendant que ça passe.

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